Michel Erb à Berlin

Stage d‘été 2008 au Dojo Südstern


Michel Erb – stage d'été à Lons le Saunier 2004.

Michel Erb, 5e dan de l’Aïkikai de Tokyo, BE 2e degré, est élève de Christian Tissier et a fait de l’aïkido sa profession. Il est connu pour allier dans sa pratique précision technique avec souplesse et disponibilité.

Il enseigne un aïkido dynamique, sans brutalité, avec, comme point central, la recherche de l’harmonisation avec le partenaire à travers un idéal de perfectionnement constant.

Michel a été invité, pour animer un stage d’été, par son élève Jean- Marie Milleville, responsable de l’Aïkido Dojo Südstern à Berlin.

Nous avons rencontré Michel au terme de ce séminaire et il nous a confié quelques unes de ses impressions …


Michel, tu diriges ce séminaire d’été pour la septième année consécutive. Comment se développe ce stage ?

Nous avons constaté durant toutes ces années une progression constante et un intérêt croissant de la part des stagiaires. Il y a les habitués qui sont très constants et qui attendent le stage avec une certaine impatience, et les nouveaux qui se rajoutent chaque année. En effet, durant ce dernier stage, nous avons eu la visite de stagiaires venant d’Allemagne et de France bien sûr, mais nous avons également reçu des personnes de la République tchèque et de Russie.


Peux-tu nous parler du Dojo Südstern de Berlin ?

Le dojo de Jean-Marie est un lieu de 180 m² de tatamis. La pratique y est un véritable plaisir car l’endroit est privilégié et calme. Il permet une coupure évidente avec le monde extérieur et nous donne les moyens de nous ressourcer et de nous plonger parfaitement dans l’étude de l’aïkido.


D’après toi, que penses-tu que les stagiaires ont recherché durant ce stage ?

Je pense que les stagiaires sont attirés par le cadre et l’ambiance, désormais légendaires de ce séminaire, et probablement par le contenu des cours proposés. Pour ma part, j’ai essayé de mettre l’accent sur l’aspect pédagogique de l’enseignement de notre discipline. J’ai insisté sur le travail des fondamentaux ainsi que sur le potentiel d’application martial qui en découle. Je pense que cette façon de faire convient à un grand nombre de participants car elle donne de la nourriture autant aux professeurs qu’aux pratiquants non enseignants.


Peux-tu nous parler de ta conception de l’apprentissage de l’aïkido ?

L’apprentissage de l’aïkido est comparable à n’importe quel apprentissage. Je veux dire par là qu’il convient au départ de se construire en apprenant à se structurer clairement. Pour celà nous avons besoin d’un cadre. Ce dernier nous donne des références et des repères durant toute cette phase d’apprentissage et de construction, et même après.

Chaque école dispose de ses repères propres à travers lequels elle tente de construire ses élèves. La question à se poser est en fait ce que l’on recherche à travers cette construction et comment elle peut se traduire dans la vie de tous les jours pour chacun.

Pour ma part, j’axe mon enseignement sur la rigueur des positions et des attitudes qui, à travers l’expression corporelle qu’elles engendrent, nous mettent dans les conditions d’une pratique basée sur la communication et l’échange. Celà permet de dégager une certaine liberté et la capacité d’exprimer son potentiel physique dans les meilleurs conditions.


Peux-tu nous parler davantage de ce potentiel d’application ?

L’application est le résultat de toute cette phase de construction à travers un système de codage propre à chaque école. Ainsi, ce que je recherche dans l’application c’est d’être en mesure de pouvoir utiliser les principes et l’esprit de non violence, propre à notre discipline, à travers une construction physique. Cette dernière permet d’être directement au coeur de l’action et de combiner la maîtrise du timing, de la distance, le contrôle, la suppression des craintes et des peurs, à un idéal de perfection.
Si je comprends bien le rendez-vous est donc déjà fixé pour 2009 ?

Absolument, car autant Jean-Marie que moi-même nous ressentons de la part des pratiquants du dojo Südstern et des visiteurs une forte motivation qui se traduit par une véritable assiduité et une profonde dynamique qu’il faut nourrir.

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